Résumé
Cet article propose une randonnée, un «voyage dénué de but précis, dont le déroulement est imprévisible» (Mandelbrot, 1995), à travers les dynamiques spatiales et leurs conséquences anticipées sur la mobilité urbaine. La modélisation des interactions urbaines (offre, territoire, demande) est une destination de recherche bien vague. En outre, la littérature permet de discerner différents axes de recherche orientant les travaux de plusieurs contributeurs, notamment:
o Larticulation de modèles intégrés faisant le pont entre les modèles de transport et les modèles dutilisation du sol (Miller et al., 1998, Greiving and Wegener, 2001);
o Le raffinement des mesures permettant de cerner, objectivement, les comportements de mobilité, particulièrement les concepts de similarité et variabilité (Axhausen et al, 2000, Schönefelder, 2001, Schlich, 2001, Harvey et al., 2000);
o La modélisation des dynamiques dutilisation de lespace en termes de lieux de résidence (Chapleau et Morency, 1999), population (Torrens et Alberti, 2000) et réseaux de transport (Frankhauser et Genre-Grandpierre, 1998);
o Létude des interactions entre les réseaux de transport, lutilisation du sol et les comportements de mobilité, spécialement autour du concept daccessibilité (Olaru et Dragu, 2001; Miller, 2001; Wilson, 1997).
La présente recherche propose dexploiter, à laide de fonctionnalités informationnelles et technologiques spécialisées (approche totalement désagrégée de MADITUC, systèmes dinformation géographique, interfaces interactives analytiques Excel), les sources de données détaillées sur la mobilité et la socio-démographie afin de développer des mesures spatio-temporelles permettant dexprimer, objectivement, la réalité urbaine montréalaise.
Bien quimprévisible dans sa trace finale, cette errance analytique est donc conduite par lenjeu fondamental de mesure des phénomènes spatio-temporels que sont létalement urbain, la mobilité et leur corrélation. Dans cette vue, les données totalement désagrégées des trois dernières enquêtes Origine-Destination (1987, 1993 et 1998) ainsi que les données agrégées (au niveau du secteur de dénombrement) de leurs corollaires socio-démographiques, les recensements canadiens (1986, 1991, 1996), sont exploitées pour étudier lévolution spatio-temporelle d'objets exprimant diverses perspectives du phénomène détalement urbain: unités de logement (opportunités dhabitation), populations de ménages et personnes (fonction de résidence dite état de nuit), extrémités de déplacement (origines, destinations et lieux intermédiaires comme les gares de train, les stationnements incitatifs) et lieux d'activités (destinations-motifs: travail, étude, magasinage, loisir).
Pour guider cette randonnée, des mesures géostatistiques ainsi que dautres fonctionnalités analytiques issues du domaine de lanalyse de données spatiales seront étudiées; ces expériences devraient permettre de valider la pertinence de ces instruments pour soutenir la modélisation stratégique des infrastructures collectives de transport . |